3.4 - Le Pont d'Espagne - Hautes-Pyrénées
L'accueil du public et les formes de régulation des flux
L'aménagement du site dans le respect de l'esprit des lieux
La structure et les moyens de gestion
Les retombées économiques et le partenariat local
Le site du Pont d'Espagne est d'abord et anciennement une « curiosité pittoresque ». Il doit son nom et sa renommée à un pont enjambant le Gave de Gaube, à l'aplomb d'une cascade. Il fait partie, avec Gavarnie, des excursions classiques des Pyrénées.
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La réhabilitation du site, d'un montant de 35 MF, a comporté :
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L'accueil du public et les formes de régulation des flux
Deux éléments sont à noter : - la capacité de stationnement a été légèrement réduite. Alors que le site avait absorbé auparavant des pointes pouvant aller jusqu'à 1 600 voitures et 20 cars, le parking comporte aujourd'hui 1 500 places. Le stationnement sauvage est impossible et le parking a été implanté dans un lieu où il ne pourra pas être agrandi. |
Il a été confié à un opérateur privé qui reverse une redevance annuelle à l'organisme gestionnaire du site. Trois établissements commerciaux sont implantés de très longue date dans le site : un café-restaurant ; un café-restaurant-hébergement de groupes (46 lits) ; un hôtel-restaurant de 14 chambres. Tous trois sont propriétés de la Commission syndicale (murs). Pour l'instant, ces établissements, vétustes, n'ont pas fait l'objet de travaux de réhabilitation. Si l'un d'eux, récemment installé, se sent partie-prenante du projet, les deux autres, plus âgés, en restent assez extérieurs. |
L'aménagement du site dans le respect de l'esprit des lieux
Le parti d'intervention sur le site a été différent suivant les niveaux de sensibilité du site et les niveaux de pression touristiques qui s'y exercent. Il distingue en effet deux zones : -le coeur du site, englobant la zone d'accueil et le Pont d'Espagne proprement dit, aménagée autour du concept de « jardin de montagne », engendrant un type d'aménagement « construit » et architecturé ; ces qualificatifs s'appliquent aux différents bâtiments et ouvrages, amis également aux espaces « naturels, forêts, - landes et pelouses dont les techniques d'aménagement et d'entretien relèvent davantage de l'horticulture que de la sylviculture classique |
- la périphérie, pratiquement pas aménagée, avec une fonction touristique orientée vers la randonnée et l'approche de la Haute montagne. Il n'en reste pas moins que la réhabilitation s'est traduite par une construction lourde sur le site. Si la qualité du projet et de son exécution n'est pas en cause, sa présence dans le site dont il « barre » l'approche est particulièrement imposante. Le projet initial, au vu duquel les autorisations ministérielles d'intervention en site classé ont été délivrées, prévoyait un paysagement conséquent du parking, limitant son impact visuel. Ces plantations de haies n'ont pas été réalisées à ce jour. |
La structure et les moyens de gestion
Il s'agit là d'un aspect particulièrement intéressant de ce cas.
Dès l'origine du projet, le principe de l'autofinancement du fonctionnement du site a été retenu. Celui-ci est en effet entièrement financé par les usagers du site, c'est-à-dire ses visiteurs qui paient des services ou des redevances pour des activités (vignette ski de fond). |
Espaces Cauterets paie une redevance à la SEM, pour l'exploitation du site, correspondant au montant du remboursement des annuités d'emprunt. C'est donc en fait Espaces Cauterets qui a pris le risque de l'opération au plan économique.
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Les retombées économiques et le partenariat local
On a vu que le partenariat local a été particulièrement fort sur ce site. A la différence de nombreuses Opérations grands sites où l'administration centrale du Ministère de l'environnement est fortement moteur, le projet a été ici souhaité, conçu et géré localement par les collectivités locales et le Parc national des Pyrénées. La mobilisation de l'opérateur touristique de Cauterets (Espaces Cauterets) dans le projet témoigne de la place prépondérante qu'a eu la revalorisation du site aux yeux du public, et l'amélioration des conditions d'accueil. |
Espaces Cauterets estime qu'aujourd'hui l'attractivité du Pont d'Espagne génère 30 % des « journées touristiques » en hiver et la quasi totalité de l'économie touristique locale (hors thermalisme) en été. C'est dire l'enjeu que représente un tel site. L'Office du tourisme de Cauterets communique largement sur le Pont d'Espagne : « au Pont d'Espagne, moi j'estime la nature » , « Pont d'Espagne, grimpez dans l'estime de la nature » . |
Le nouveau dispositif répond aux problèmes posés par une fréquentation de masse sur un site fragile. La gestion du site satisfait tout à la fois le Parc national des Pyrénées et les visiteurs auprès desquels des enquêtes de satisfaction sont régulièrement menées. Son mode de gestion, de type commercial bien qu'assuré par une structure publique, contribue à inscrire le site dans une économie locale montagnarde. Du point de vue des aménagements réalisés dans le site, cet exemple, de même que celui de la Pointe du Raz |
avec lequel il a beaucoup de points communs, s'apparente à un « équipement public lourd ». C'est le cas, tant à l'échelle du site naturel (taille imposante des bâtiments, réalisés en pierre, aménagement des parkings, etc.), qu'à l'échelle plus large d'une région rurale et d'une économie locale. Ces aménagements vont dans le sens d'une meilleure gestion des sites. Mais n'existerait-il pas (ou n'existera-t-il pas dans le futur) une alternative à ces équipements lourds des sites, aussi réussis soient-ils ? |