Un manifeste pour les grands sites

 

Recommandations issues du séminaire de la Pointe du Raz consacré à « Accueil, aménagement et gestion dans les grands sites », organisé par l'ICOMOS, avec l'appui du Conservatoire du littoral et du ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement.

« Les professionnels, réunis à la Pointe du Raz les 11, 12, 13 septembre 1997, rappellent que, dans le cadre de leur réflexion, les « grands sites » sont les sites à caractère essentiellement naturel, de grande notoriété, ou à forte charge symbolique, faisant l'objet d'une fréquentation touristique importante.
 
Ils formulent les recommandations suivantes :
1 Un grand site devrait être un élément moteur ou détonateur d'un développement local et durable au delà de son périmètre.
2 Chaque grand site devrait faire l'objet d'un projet global de réhabilitation et de mise en valeur, dans le respect de son caractère propre et de son paysage.
3 Ce projet doit tenir compte de la capacité d'accueil du site.
Celle-ci doit permettre :
- la préservation de l'intégrité physique des lieux et de leur qualité paysagère
- l'agrément de la visite
- le maintien des équilibres économiques et sociaux des communautés locales
Ce projet devrait être formalisé par une convention d'objectifs et de moyens entre l'Étatet les acteurs locaux. Les travaux de réhabilitation ou de mise en valeur doiventêtre modestes. Ils exigent une qualité de détail dans l'exécution et l'intervention d'artisans spécifiquement formés.
4 Il convient d'encourager le maintien sur le site d'activités, autres que touristiques, qui l'avaient façonné et qui peuvent contribuer à le faire vivre. Ces activités doivent rester compatibles avec sa qualité paysagère.
5 Chaque grand site devrait se doter d'une structure chargée d'assurer son entretien et l'accueil des visiteurs, dans le respect du paysage (syndicat mixte, ASA, Association ... ) ainsi que d'un « directeur de site » assurant le rôle de coordinateur et de médiateur entre les collectivités locales, les habitants, les visiteurs. Des formations à ce nouveau métier doivent être développées.
6 Les ressources éventuellement générées directement par chaque site doivent être prioritairement affectées à son entretien. Afficher clairement les comptes serait un minimum de respect vis-à-vis du public appelé à contribuer financièrement à sa mise en valeur. Par ailleurs, la vocation de ces sites n'est pas de se rentabiliser, mais de contribuer au développement de l'économie locale.
7 Un label « Grand site national » pourrait être attribué à des sites ayant fait l'objet d'opérations de réhabilitation exemplaires et s'étant dotés d'une structure et de moyens de gestion. L'attribution de ce label, réversible, serait accompagnée d'un cahier des charges contractuel.
8 Le séminaire de travail appelle à l'approfondissement de ces réflexions et de ces recommandations à l'occasion d'un colloque international en 1998 ».